Prix de L'Officiel Galeries & Musées 2016

au Salon REALITES NOUVELLES

pour la Grande Pelote

Texte de Anne-Laure Peressin


Légèreté et pesanteur :
l'abstraction façon Sibylle Besançon

Exposition du 16 au 23 octobre 2016
70e Salon Réalités Nouvelles ,
Parc floral de Paris


Depuis 1946, le Salon Réalités Nouvelles continue d’ouvrir la voie à l’art abstrait et d’être toujours un bel hommage rendu à ses fondateurs, Robert et Sonia Delaunay, en tant que lieu d’échange, de convivialité et de découvertes. Pour cette édition anniversaire signant les 70 ans d’un succès continu, l’Officiel Galeries & Musées a été invité à récompenser le travail d’un artiste, distinction attribuée à Sibylle Besançon et son œuvre tridimensionnelle La Pelote.

Parfaitement ronde mais si piquante, imposante mais si légère,  la sphère d’épines de Sibylle Besançon est une apothéose des contraires. Suspendu à un fil, ce curieux sac de lianes et de liens forme une planète où la nature s’impose en reine. S’il attire l’œil, il repousse la main. D’innombrables aiguilles recouvrent la surface, déambulent le long des branchages finissant de former un amas globeux massif et majestueux. Majestueux oui, car l’esthétique est raffinée, détaillée, minutieuse, révélant la beauté supérieure de la Nature mariée au savoir-faire «  artisanal  » de Sibylle Besançon qui a su dompter et apprivoiser ces ronces inhospitalières.
   

Le résultat est d’autant plus notable qu’il révèle une double abstraction :   à celle d’une sculpture non-figurative, se conjugue ici une notion plus philosophique de l’ «  abstraction  ». L’œuvre de Sibylle Besançon s’observe pour généraliser le continu, matérialiser la pensée, illustrer une réalité dans son état brut. Quelle continuité, quelle pensée, quelle réalité  ? Chacun est maître en la matière de les définir mais une chose est certaine, cette boule épineuse n’est pas faite que pour être vue, elle a été créée pour penser.
   

Dès lors, cette boule piquante pourrait être une belle métaphore de l’esprit. Chaque branche est un fil conducteur de la pensée prenant de l’épaisseur et de la teneur en se liant aux autres. Cette tête pensante est à la fois indocile et apprivoisable, pouvant croître à force de travail, devenant alors plus incisive et armée que jamais. Déjà en apesanteur, elle est vouée à s’élever… ou à s’effondrer. A chacun de ménager son esprit critique  !